January 05, 2009

peaux et fourrures- nathalie pirotte




Sage-pas sage ?

J’ai eu envie de peindre des corps érotisés de femmes-animaux pour représenter un certain côté instinctif de la femme.
Ces sujets sont souvent présentés de façon assez hiératique, peut-être emblèmatique.
Sans le vouloir, sont apparues des connotations à toutes sortes de mythologies, légendes, artistes, …, de cultures très diverses.
J’ai voulu tout d’abord peindre de manière réaliste et assez classique à l’aide de moyens techniques douçâtres, des sujets ambigus. J’ai plaisir à peindre les flous les voiles et les fourrures.
Doser les zones de vides, aux silhouettes découpées, les zones de matières et les zones plus rythmées ou plus graphiques, me semble techniquement important.
Le contraste est aussi inclus dans le choix d’utiliser des matériaux pauvres, particulièrement féminin, actuels, proche du kitsch, sur une « sacro-sainte » peinture à l’huile.

Dans les cires, la surface réfère à la peau de part sa matière et sa couleur.
Il s’agit de silhouette de femme dans d’autres silhouettes de femmes. Là aussi les interprétations peuvent être multiple mais moi j’y vois le côté sage–pas sage ici aussi : fantasmes, rêves, côté secret de chacune d’entre nous.


La femme-renarde (Huli Jing) est un personnage récurent des contes de Pu Songling, intitulés Liaozhai Zhiyi (Contes étranges du studio du bavard)1.
Il s´agit d´un renard qui a la capacité de prendre forme humaine. Se métamorphosant le plus souvent en une « charmante et agréable » jeune fille pour séduire les héros, la femme-renarde est décrite tantôt comme un démon tantôt comme un être bienfaisant.
Cette double catégorisation du personnage n’est pas absurde dans la conception de la pensée chinoise. Elle est bienveillante ou malfaisante, selon son partenaire. Sa transformation n’est pas l’objet d’une chute, d’une fatalité comme dans Les Métamorphoses mais d’une élévation de l’être. Sa beauté est indescriptible (indiscible) , elle incarne la séduction fatale : une vraie « beauté du diable ». Plus que belle physiquement, elle est également érudite. Son instruction est complète puisqu’elle est initiatrice du corps et de l’esprit.
A la fois proche et éloignée des figures de la femme fatale et de la goule, son rôle dans les contes n’est pas déterminé mais il le devient une fois que l’homme a fait son choix. Ainsi, la femme-renarde semble être une figure « salvatrice » pour l’homme même si elle fait partie de la famille des démons.

N.P.












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